Un dictionnaire français-anglais pour parler des vins, bières et spiritueux
Un dictionnaire français-anglais anglais-français consacré aux vins, bières et spiritueux du monde entier vient de paraître, une première selon ses auteurs, dans un secteur où la concurrence mondiale fait rage entre viticulteurs français et européens mais aussi avec leurs confrères du nouveau monde.
Est-ce que la langue de Molière, celle du vin pendant très longtemps, était à ce point fâchée avec celle de Shakespeare, plus habituée au départ à parler bière et whisky que les deux auteurs ont voulu les réconcilier ? Pas si simple.
Pour le Français Claude Chapuis et l'Anglais Peter Dunn, "l'irruption des pays anglophones du nouveau monde sur la scène viticole et la passion toujours croissante des francophones pour les bières et les whiskies ont remis en question cet état de fait".
Reste, souligne Peter Dunn, joint par l'AFP, que "le vocabulaire lié au vin est plus riche en français tandis que le vocabulaire concernant le whisky est plus développé en anglais".
De "AB" (abréviation pour agriculture biologique) à "zymotechnologie" (technique de fermentation) pour le français et de "abbey beers" (bières d'abbaye) à "zymotechnology", pour l'anglais, ce dictionnaire bilingue regroupe 6.000 définitions couvrant tous les domaines du secteur : viticulture, géologie, l'ampélographie, oenologie, tonnellerie, brasserie, distillation, dégustation, commercialisation et législation.
La plupart des mots ont un équivalent dans l'autre langue sauf pour certains comme "terroir", "pastis" ou "courbu" (du nom d'un cépage blanc principalement pyrénéen), qui ne change pas en anglais ou "pale ale", la bière claire qui n'est pas traduit en français, et bien sûr tous les noms propres.
Les deux auteurs enseignent dans le mastère de Commerce international des vins et spiritueux à l'école supérieure de Dijon. Claude Chapuis est né dans une famille de vignerons et a exercé le métier dans le domaine familial à Aloxe Corton puis en Australie, en Californie et en Nouvelle-Zélande. Peter Dunn est installé depuis 1971 en Bourgogne où il a obtenu un diplôme de technicien oenologue.
L'idée du dictionnaire est venue une première fois il y a une quinzaine d'années avec un projet qui n'a pas vu le jour portant seulement sur les vignes et le vin.
Aujourd'hui, constatent les deux auteurs qui ont travaillé pendant deux ans sur ce dictionnaire élargi aux bières et spiritueux, "beaucoup de conférences, de communications et de publications se font en anglais".